Qui ne sait pas aujourd’hui ce que signifie “La titrologie” et le verbe qui en dérive, « titrologuer »? Bien entendu, ce mot et ce verbe ne figurent encore dans aucun dictionnaire sérieux de la planète. Pourtant il aurait bel et bien un sens.
Pour mieux comprendre, il faut noter que le mot « Titrologie » est constituer de termes « Titre » et « Logos ». "Titre" est issue du latin "Titulus" que le peuple a transformé en "Title" puis "Titre".
Titre, pour ce qui nous concerne, est une inscription en tête d'un livre, indiquant la matière qui y est traitée, et ordinairement le nom de l'auteur qui l'a composé. La titrologie serait donc la science du « titre » et l’étude de son logos : sa logique, son histoire et sa formalisation (selon Marianne Jakobi, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand et membre de l’équipe Génétique Artistique, coauteur du livre « La fabrique du titre »). Là il s'agit donc de la manière de concevoir un titre par rapport à un contenu.
Pourtant ici, sous les tropiques, ce terme a fini de revêtir ses lettres de noblesse tellement il est utilisé voire conjugué aisément par tous. Jeunes, vieux, femmes et hommes utilisent ce terme pour indiquer la technique qui consiste à parcourir les titres des journaux pour se faire une idée "claire" de l’actualité générale. C’est aussi, une technique qui permettrait de se faire une idée du contenu d’un ou plusieurs journaux avant de passer à l’achat.
La notion de titrologie/titrologue s'est rependue en Cote d'Ivoire avec la libéralisation de la presse écrite qui engendra la multiplication des journaux de diverses tendances politiques. Plus tard, plusieurs autres domaines de la société ont vu en cette libéralisation, le moyen d'information promotionnelle. A cela, il faut ajouter le fait de la crise financière, le salarié moyen étant incapable de faire face à ses charges quotidiennes alors qu'il est assoiffé de s'informer afin savoir ce qui se passe autour de lui.
Le développement de la titrologie entraîne aujourd’hui la prolifération des titres rocambolesques ayant pour seul but d’appâter les acheteurs. Aussiles éditeurs de journaux deviennent-ils de vrais « Titrologues » par leur capacité à pouvoir présenter des titres très attrayants (ne reflétant pas toujours ni la réalité des faits ni le contenu de leur parution). La population à son tour, est une fine titrologue capable de commenter l’actualité en s'inspirant uniquement de ces titres. Il ne faut donc pas être surpris que nous vivons un temps de rumeurs incessantes comme l’a chanté, il y a maintenant 10 ans, « Les garagistes », un groupe artistique ivoirien. Pour preuve, pas plus tard que la semaine avant la publication de ce post, un tweet mentionnait la probable contamination au VIH d’un ancien joueur de la sélection ivoirienne de football. Par la suite j'ai été écœuré de lire des tweets tout faits certifiant que ce joueur était atteint du VIH. Alors que l'information initiale était au conditionnel, ces relayeurs, pseudos informateurs, l'ont mise au présent, certifiant de fait une information non vérifiée. Ces tweettos n’avaient même pas pris la peine de cliquer sur le tweet pour lire le contenu réel avant de retweeter de la bonne manière.
Bref, ce n'est pas vraiment l'objet de ma publication...
En fait, moi aussi, de temps en temps, je titrologue. Je la pratique bien entendu comme tout le monde. J’avoue cependant, et c’est ici mon coup de gueule, j’avoue cependant disais-je, qu’en parcourant les kiosques à journaux, il est très rare de voir exposer des papiers qui font la promotion de la littérature en générale. Pour l'instant le seul hebdomadaire que je connaisse dans ce secteur est "ZAOULI". Je suis choqué en parcourant plusieurs kiosques à journaux dans Abidjan aussi bien dans les communes résidentielles que dans celle dite des affaires, de ne pas voir ce journal exposé aussi à la vente. A croire que ce journal n’intéresse pas. Et que seules les balivernes politiques et politiciennes des journaux dits de couleur bleu, vert ou orange intéressent les populations et animent leurs commentaires. N'est ce pas la preuve que le peuple mien, mes contemporains soient étrangers à la chose littéraire?
J'ai parlé et cela n'engage que moi...
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