20/08/2012

POUR L'AMOUR DE SYLVAIN


N’Guessan Madeleine dit Mado était une fille du quartier comme on le dit. Elle y avait passé toute sa vie. Elle connaissait tout le monde et tout le monde dans le quartier la connaissait. Mado était aussi belle et intelligente. Ses parents ayant été parmi les premiers à habiter le quartier, elle était considérée par les autres filles comme l’aînée de tous. A la maison Mado était studieuse et à l’écoute de ces parents depuis son enfance. Son attitude respectueuse était connue de tous dans le quartier. Les autres parents la prenaient toujours pour exemple et auraient aimé avoir des enfants à son image.

Les parents de Mado, Morgan et Henriette, étaient heureux d’avoir Mado comme fille. C’était d’ailleurs leur unique fille. Et ils l’aimaient profondément. Jamais ils ne lui refusèrent ce dont elle avait besoin dans le cadre de ses études ainsi que pour son épanouissement personnel. Morgan et Henriette n’étaient pas sévères mais n’étaient pas non plus du genre à laisser aller leur fille. Ils mettaient tout en œuvre pour la réussite de Mado et se concentraient sur l’essentiel. Ils la guidèrent dans ces choix et son orientation jusqu’à ce qu’elle réussisse son baccalauréat série D. Morgan et Henriette furent si heureux de ce succès qu’ils organisèrent une fête à laquelle étaient invités tout le quartier, des camarades de Mado et des amis très proche de Morgan et Henriette. Sylvain, un collègue de Morgan qui était de la partie avait beaucoup entendu parler de Mado. Son père l’avait invité afin qu’il puisse mettre un visage sur le nom de sa fille. Sylvain ne fut pas indifférent de la beauté de la fille de Morgan. Il l’apprécia beaucoup et fit même un très beau cadeau à Mado. Il lui offrit un téléphone portable de 3ème génération. Ce fut une belle célébration au cours de laquelle les parents de Mado réalisèrent combien leur fille était aimée dans le quartier et dans son école.

A l’approche de la rentrée scolaire suivante alors que Morgan s’apprêtait à inscrire Mado dans une prestigieuse grande école, il fut surpris de la réaction de sa fille. Mado refusa catégoriquement d’aller à l’école. La raison : Elle s’était entichée d’amour pour Sylvain depuis sa fête. Sylvain était follement amoureux de Mado et ne voulait plus la quitter. Il lui avait promis monts et merveilles pour la rendre heureuse si celle-ci acceptait de vivre avec lui. Sylvain avait contracté un premier mariage qui s’était soldé par un divorce après 5 ans. Depuis lors il resta célibataire attendant l’âme sœur idéale. Et il trouva en Mado la femme de sa vie. Il lui promit de la rendre encore plus heureuse si elle lui faisait un enfant. Elle cru en lui et fut entièrement vouée à Sylvain négligeant l’avis de ces parents et ces études.
Morgan et Henriette furent très attristés de l’attitude incompréhensible de Mado. Ils étaient surpris de ce qu’elle parlait de mariage plutôt que de diplôme. Ils étaient encore plus déçus de Sylvain qu’ils accusaient d’avoir détourné une fille innocente bien qu'elle ait plus de 21 ans. Morgan et Henriette usèrent de tous les moyens pour dissuader leur fille mais c’était trop tard. Mado était enceinte de 2 mois. Elle fit connaitre à ses parents la nouvelle. Ce fut un grand choc pour la famille. Même tout le quartier fut estomaqué. Qu’est ce qui avait bien pu se passer dans la tête de la jeune fille ? Se demandait-on.  Mais le cœur a ses raisons que la raison elle-même ignore. Follement amoureuse, Mado ne rêvait que de vivre avec Sylvain. Elle qui avait été la jeune fille exemplaire du quartier, échappait maintenant au contrôle de tous. Elle multipliait les sorties et quelquefois découchait. Elle accusait tout le monde de ne pas la comprendre. Pour la mettre à l’abri et la protéger, Sylvain l’invita à habiter sous son toit aux 2 plateaux. Elle y alla sans même en parler à ses parents.

Désormais, Mado ne répondait plus aux appels de ces parents. Elle refusait d’écouter quiconque voulait lui faire entendre raison. A quoi bon si Sylvain son chéri à les moyens de la prendre en charge elle et son enfant. En plus, l’amour de Sylvain lui suffisait. On dit souvent qu’on ne vit pas d’amour et d’eau fraiche. Mado, disait le contraire. L’amour de Sylvain était pour elle une source d’eau fraîche intarissable. Elle pourrait vivre d’amour et d’eau fraiche avec son Sylvain s’il le fallait. Plusieurs de ses amies de classe essayèrent de l’interpeler en lui disant : « Fait attention, Sylvain est un homme comme les autres ». Mais Mado répondait que ces amies étaient jalouses de son amour. « Je me rend réellement compte que vous ne voulez pas de mon bien ». Petit à petit elle devint arrogante et à cause de cette arrogance et vu son état, personne n’osait plus l’approcher ou même lui parler. 
Mado était satisfaite que personne ne la dérange dans son intimité familiale avec son prince charmant. Elle resta ainsi seule avec Sylvain, jusqu’au jour où elle devait accoucher.
Ce jour là, très tôt le matin, Mado senti des douleurs au ventre. Après consultation, le médecin confirma qu’elle était en début de travail. Tout de suite, Sylvain conduisit sa femme à la polyclinique où elle se faisait suivre. Mado entra dans la salle d’accouchement à 7h30 du matin. Jusqu’à 10h, elle n’en était toujours pas ressortit. Sylvain perdait patience. Il commençait à s’inquiéter. Aux  environs de 12h15, la sage femme sortit de la salle avec un léger sourire. Il cru entendre une bonne nouvelle. Mais la sage femme lui tendit plutôt une ordonnance de médicaments à acheter. On le rassura que tout allait bien et qu’il fallait seulement qu’il envoie ces médicaments. Quelques instants après, Sylvain était de retour avec lesdits produits. Il attendit encore là jusqu’à 17h45 pour voir sortir la sage femme. Il voulait voir Mado mais la femme lui insinua que ce n’était pas possible. Que se passait-il au juste ? Se demandait-il. Malheureusement personne ne lui donnait de réponse. Aux environs de 20h, la sage femme sorti, cette fois ci du côté de la salle réanimation. Elle s’avança tristement vers Sylvain et l’informa qu’il y avait une décision difficile à prendre. Soit on perdait l’enfant et la mère était sauvée soit on perdait la mère et l’enfant naissait sans problème. La sage femme avait par ailleurs ajouté que si la mère s’en sortait elle ne pourrait plus enfanter. Elle serait stérile à vie. Lorsque Sylvain entendit cette dernière parole, il fut troublé. Pourquoi fallait-il que cela lui arrive. Reprenant son souffle, il demanda encore à la sage femme s’il n’y avait pas d’autres solutions. N’y avait-il rien d’autre qu’on puisse faire pour sauver et Mado et l’enfant ? La réponse fut négative. Il était tenu de faire un choix avait insisté la sage femme. Il se tourna alors doucement vers la sage femme et lui répondit calmement: « Je veux mon enfant ».
  •          Monsieur, êtes vous sûr et certains de ce que vous dites ?
  •           Oui madame la sage femme. Puisque je vous le dis.
  •           Seriez-vous prêt à signer un engagement ?
  •           Sans aucun problème Madame la sage femme.
La sage femme lui fit signer le document pour la circonstance et se dirigea vers la salle de réanimation. Trente minutes plus tard, on entendit les pleures d’un bébé. Les pleurs provenaient de la salle de réanimation. Sylvain était heureux lorsqu’il aperçu la silhouette de la sage femme qui avançait vers lui avec un bébé en main. Lorsqu’elle fut à son niveau, elle fit admirer l’enfant à Sylvain qui voulu le prendre dans ces bras. Mais elle ne le permit pas et retira l’enfant. Au même instant, derrière lui, il entendit la voix courroucée de Mado: « Tu ne toucheras pas à cet enfant. Je te l’interdis. Je comprends maintenant que je ne compte pas pour toi. Sors d’ici et sors de ma vie. Je ne veux plus te voir. J’ai fait tout cela parce que je voulais savoir à qu’elle type d’homme j’avais affaire. Et je me rends compte que je me suis trompée durant tous ces mois ».

01/08/2012

FOU DE VERLAINE


Ce matin là, Benoît se réveilla sans Verlaine à ses côtés. Il senti son sang faire un tour.

Depuis l'année où il avait répudié sa femme Marguerite, Benoît, ce grand architecte s'était attaché à Verlaine sa maîtresse pour en faire sa femme légitime. Au début de leur vie conjugale, tout était beau. Verlaine était la plus belle. Benoît appréciait beaucoup ses beaux yeux blancs comme laine. Il lui chantait toujours "Verlaine je t'aime". Verlaine était sa fée. Sa poupée enchantée qui l'enchantait à chaque fois qu'il la voyait. Benoît était le plus heureux des architectes. Ces proches lui disaient qu'il savait dessiner des maisons. C'est pourquoi Dieu lui avait donné une femme bien dessinée. Verlaine était la fierté de Benoit dans toute la cité. Tout le monde savait qu'il aimait réellement cette fille à la folie.

Benoit avait mis Marguerite aux oubliettes. Les années "Marguerite", c'était fini.  Et quand certains amis  lui disaient: "Benoît, ne rejette pas Marguerite car les veilles marmites font les meilleures sauces." Il répondait: "Ecoutez, Marguerite n'est pas une marmite; c'est une ermite qui ne croît qu'aux mythes. Moi, je veux vivre et m'enivrer de la vie".

Et Benoît vivait une vie pleine avec Verlaine.
Bars, maquis, restaurants, night clubs et autres loisirs étaient le quotidien de Benoit avec Verlaine. Il y dépensait ses finances avec aisance et sans calcul. Au cours d'une de ces virées nocturnes, Verlaine rencontra un charmant garçon. Plus jeune et plus riche que Benoît. Il était  était issu d'une famille de milliardaires. Au début, Verlaine feignit d'ignorer Ulrich, le jeune homme riche. Par contre, elle devint de plus en plus dépensière avec Benoît. Son but: décourager Benoît et le laisser au bénéfice d'Ulrich, le plus riche. Benoît aveuglé par l'amour et jaloux, vida toutes ses économies jusqu'à se ruiner entièrement sans s'en rendre compte.  Lorsque Verlaine remarqua que tout était finit pour Benoît, elle parti pendant la nuit. 

lorsqu'il sorti du lit conjugal sans sa merveille,  Benoît compris que Verlaine était parti. Il devint incontrôlable. Il sortit brusquement de la maison. Claqua la porte derrière lui. Le voilà qui parcourait les quartiers et les rues des quartiers chantant "Verlaine Vilaine". Il courait et brusquement marquait un arrêt. Tournait sur lui même comme Michael Jackson et faisait des jeux de reins. Il reprenait ensuite "Verlaine vilaine". Benoit était devenu fou. Ces proches l'emmenèrent au centre psychiatrique, rien n'y fit. Les docteurs affirmaient qu'il avait atteint un degré de folie tel qu'il ne pourrait être guérit par aucune science médicale. Ils l'abandonnèrent donc à son propre sort. 

Benoît parcourait les maisons inachevées. Il n'avait à la bouche que deux mots: "Verlaine vilaine". Dans la cité, les jeunes et les enfants qui le voyaient l'appelaient le "fou de Verlaine".