26/05/2018

CHECK ONLINE!


Le 14 Mai 2018 je débarque à Abuja au Nigeria. Le lendemain 15 Mai, je dois me rendre à Maiduguri dans l'Etat du Borno. Sur le billet de la compagnie Azman Air que j’ai reçu, il est mentionné départ à neuf heures trente minutes. Je dois donc être à l’aéroport au plus tard à sept heures trente minutes. Ce qui veut dire que je dois démarrer de mon appartement au plus tard à sept heures du matin vu que le trajet du centre-ville à l’aéroport d’Abuja peut se faire en une demi-heure (je me suis renseigné la veille). Réveillé depuis six heures du matin malgré la
fatigue du voyage de la veille, je m’apprête en attendant le véhicule qui doit m’emmener.  A sept heures quinze minutes, le chauffeur n’est pas encore au rendez-vous. Je comprends donc que je risque de manquer mon vol. Ce qui ferait retarder cette mission. 

Après des appels émis ici et là, le chauffeur arrive enfin. Il est alors sept heures trente cinq minutes. Je l’informe que mon vol est à neuf heures et demie et que je serai probablement en retard. Il s’étonne d’abord (ce que je ne comprends d’ailleurs pas) puis s’excuse avant de me dire : « the checking does not take too long for domestic flights ». Cela me rassure mais pas tellement. Il démarre la voiture et roule normalement. Je ne peux pas lui demander d’aller plus vite car l’organisation pour laquelle nous travaillons a ses propres règles de conduite et ses limitations de vitesse. Je me concentre donc sur le paysage. Je découvre une grande ville avec des voies larges bien tracées et bien entretenues ; Je remarque aussi plusieurs échangeurs et à quelques kilomètres de l’aéroport, un gigantesque édifice en construction. Le chauffeur m’informe que c’est une église. Il est un peu plus de huit heures lorsque nous  franchissons le péage de l’aéroport d’Abuja. La voie qui mène au parking des véhicules est rétrécie (des travaux d'extension sont en cours à l’aéroport); Cela entraîne un ralentissement des nombreux véhicules. Si je reste dans la voiture à attendre qu’il atteigne le parking avant de descendre, je serai probablement en retard. Je demande à faire le reste du parcours à pied. Le chauffeur n’y voit aucun inconvénient. Je descends après avoir signé le cahier de bord du véhicule. Rapidement, ma valise et mon sac à dos en main, je regagne facilement le comptoir d'Azman Air. Effectivement, l’enregistrement est super rapide. Je peux même dire qu’il est fait à la volette contrairement  aux contrôles stricts de sécurité que subissent les passagers aux terminaux des vols internationaux. 

Il est neuf heures moins le quart lorsque j’arrive dans la salle d’embarquement des vols domestiques. Je me renseigne au comptoir. La dame en chasuble vert olive me dit nonchalamment d’attendre encore. J’ai donc le temps de prendre un petit déjeuner rapide dans le restaurant de mets locaux. J’apprécie le plat et je trouve l’idée géniale. C’est comme, créer un restaurant de riz, foutou (banane et/ou igname) et de foufou avec les sauces graines, gombo etc. au niveau de la zone Duty free de l’Aéroport International d’Abidjan. Quelle belle promotion des mets locaux. J’y pensais encore lorsque la speakerine annonça un vol au départ. Le son dans les hauts parleurs n’est pas fameux. J’avale donc rapidement mon dessert et j’emporte la bouteille de Coca-Cola. Au comptoir, lorsque je demande à la dame s’il s’agit du vol Azman Air, elle me répond « No ! just wait». Je suis déçu mais je la remercie. Je prends place sur un siège et je sors un livre de mon sac. Au moins de quoi à me procurer du plaisir au milieu de ce voyage incertain.  

A neuf heures trente minutes toujours rien ! Dix heures, aucune annonce pour le vol Azman Air. Je commence alors sérieusement à m’inquiéter : « ai-je raté quelque chose ? ». A dix heures trente minutes, on annonce un vol au départ. Mais ce n’est pas le mien. Je tourne et retourne mon billet d’avion rouge blanc; il y est bien marqué neuf heures trente minutes.  Alors qu’est ce qui n’a pas marché ? Je me calme et je me dis qu’ils sont certainement en retard. Je veux en avoir une idée nette. Je me lève et je vais revoir la dame au comptoir d’embarquement en lui présentant cette fois-ci ma carte d'embarquement. « The plane is almost here. Departure is around quarter past eleven ». Je suis dépité mais quand même soulagé. Ils auraient quand même pu annoncer ce retard dans les hauts parleurs, pensai-je. 

A onze heures trente minutes, le départ du vol Azman Air est annoncé. Des gens se lèvent. Des voix se font entendre dans un brouhaha. Une longue file se dessine. Je ne me précipite pas. De loin, j’aperçois un homme qui arbore un badge frappé du logo de l’organisation pour laquelle j’effectue ce tumultueux voyage. Je l’approche et nous prenons contact. Dans nos échanges, il m'annonce qu’il était informé de mon arrivée à Abuja. Il avait pensé que nous serions dans le même véhicule le matin même pour l’aéroport. A sa grande surprise, il ne m’avait pas vu. Je lui raconte que le vol était prévu pour neuf heures trente minutes selon le billet que j’ai reçu ; raison pour laquelle j’ai vite quitté l’appartement pour ne pas être en retard. « Ho Sorry! You did not check online? I have checked their website yesterday night and the departure time was set at half past eleven ». Donc il y a une affaire de site web ici? Je ne pouvais pas l’imaginer. C’est une belle leçon pour moi alors. Prochainement, je prendrai soin de visiter le site web pour ne pas être en retard ou ne pas trop me précipiter.

Vous l’aurez compris. Pour vos voyages par avion à l’intérieur du Nigeria, ne vous fiez pas toujours aux heures mentionnées sur le billet électronique. Vous devez aussi ‘’ Check online’’ la veille. 
J'espere que cet article vous a plu. 

Dans un prochain article, je vous parlerai de quelques leçons apprises après mes deux premières semaines à Maiduguri dans l’état du Borno au Nigeria.

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