Sincèrement, j'ai eu un coup de
cœur cette semaine lors de ma visite à l’hôpital Mère-Enfant Dominique Ouattara
de Bingerville en Côte d’Ivoire. J’y étais pour voir une accouchée et son nouveau-né. J’en
ai profité pour faire le tour du propriétaire et glaner quelques informations
pour satisfaire ma curiosité. Pour finir,
je me suis demandé pourquoi je n’écrirais pas un article pour exprimer mon coup de cœur et partager quelques idées m’ayant traversé l’esprit pendant cette visite.
je me suis demandé pourquoi je n’écrirais pas un article pour exprimer mon coup de cœur et partager quelques idées m’ayant traversé l’esprit pendant cette visite.
Avant toute chose, il faut
savoir que l’Hôpital Mère-Enfant Dominique Ouattara est situé à
Bingerville. Vous pouvez-vous y rendre en empruntant les minicars communément
appelés "Gbaka", à destination de Bingerville (il existe des gares de "Gbaka" pour Bingerville dans la commune de Yopougon aux quartiers Koweit et Siporex ainsi qu'à Adjamé Ancienne-gare, pour ne citer que celles-la). Lorsque vous entrer a Bingerville, dites à l'apprenti que vous descendez au "carrefour Bandji"qui de plus en plus prend le nom
de « carrefour Mère-Enfant ». Si vous préférez les bus de la SOTRA,
rendez-vous à Adjamé Liberté et demandez l’arrêt des bus Express. Le bus numéro
610 vous mènera directement à l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville. Hors mis
ces deux moyens de transport, vous pouvez solliciter un taxi compteur quel que
soit votre position à Abidjan et demander au chauffeur de vous emmener à
Bingerville à l’Hôpital Mère-Enfant.
De loin, à voir la façade de cet édifice, tu ne peux pas imaginer qu’il s’agit d’un hôpital. En tout
cas, pas comme ces hôpitaux que nous avons l’habitude de voir au pays. La façade en verre fait plutôt penser à un hôtel 4
ou 5 Etoiles. Deux accès bien séparées permettent d'entrer et sortir de l’hôpital. A
l’intérieur, c’est une vaste cours qui s’étend sous vos pieds avec des
espaces verts, des parkings et un héliport. Même s’il n’y a pas
assez de places pour les véhicules à l’intérieur, ce n’est pas un problème (par
deux fois j’ai été obligé de me garer à l’extérieur car il n’y avait plus aucune
place à l’intérieur) ; Le parking extérieur est aussi sous surveillance.
Pour accéder au hall, deux paires de portes coulissantes avec ouverture automatique. Lors de ma deuxième visite, une maman qui me suivait s’est même exclamé : « Tchié[1] ! On ne touche même pas la porte et elle s’ouvre. » Et oui ! c’est bien cela.
Hall de l’hôpital Mère-Enfant de Bingerville |
A peine entré dans le bâtiment, le sentiment de se trouver dans un hôtel
4 ou 5 Etoiles s’accentue : Comptoir de réception tenu par des jeunes et belles
dames dans leurs uniformes bleu violet vous accueillent ; deux TV Ecran
LED 50 pouces accrochées à deux colonnes verticales en bois cirés proposent
l’un, une chaîne d’information en continue et l’autre, des bandes
dessinées ; Du côté droit, un traiteur
propose une viennoiserie, une pâtisserie, une sandwicherie, des jus et sucreries. Il y a même aussi une petite librairie et un espace de jeu pour enfants.
Je m’approche du comptoir. Une
des filles s’empresse de se mettre à mon service avec un sourire des plus
éblouissants qui pourrait même soulager un malade. Avec politesse, elle
m’indique l’accès à l’hospitalisation après couche. Je suis la direction en passant par l’escalier situé à ma gauche (j’aurais pu aussi utiliser l’ascenseur) qui débouche
sur un long couloir. Lorsque je retrouve l’accouchée, elle ne tarit pas d’éloge
pour les sages femmes, infirmières et autres membres de l’équipe qui l’ont reçu
au petit matin lorsque le travail a commencé. Elle dit avoir été tellement bien
reçu qu’elle se demandait si elle était bel et bien dans un hôpital à Abidjan.
En effet, elle est à sa troisième maternité. Lors de son premier accouchement,
elle était dans un hôpital public à Yopougon. Lors de son deuxième accouchement, elle
était dans une clinique dans le quartier huppée de Cocody. Pourtant, ce troisième
accouchement restera à jamais gravé dans sa mémoire tellement le service a été
au-dessus de tout ce qu’elle pouvait imaginer.
En sa présence, j’ai personnellement
vu défiler tour à tour, une pédiatre, une diététicienne, un médecin et une infirmière.
Tous à ses petits soins. Initialement, elle avait jugé le coût de la prestation
d’accouchement très élevée puisque cela correspondait à peu près à ce qu’elle
avait payé lors de son accouchement précédent dans une clinique. Cependant, après
tout ce qu’elle a vécu comme expérience dans cet hôpital dédié à la mère et à
l’enfant, elle a fini par conclure que le prix n’est rien, comparé au service
qu’elle a reçu. Un service de qualité avec du personnel
dévoué, motivé et disponible.
Si je me permet d’écrire ces
quelques lignes, ce n’est nullement pour faire de la pub. J’écris surtout pour
attirer l’attention de tous les ivoiriens, des dirigeants de l’hôpital ainsi
que des autorités gouvernementales sur la nécessité de maintenir le standard
actuel de l’Hôpital Mère-Enfant Dominique Ouattara de Bingerville.
En fait, nous sommes bien forts
dans la réalisation des ouvrages et les inaugurations à grandes pompes. Mais
lorsqu'il vient le temps d’en assurer l’entretien et le maintien, nous manquons
de moyens. Il n’y a pas de budget. Et très vite, nous laissons les ouvrages
tomber en ruine.
Pendant que je circulais dans les allées de l’Hôpital
Mère-Enfant Dominique Ouattara de Bingerville et que j’admirais ses décorations
murales, les jets d’eaux centraux, les équipements des chambres et autres, je
me demandais bien à quoi tout cela ressemblerait dans 3, 5 ou 10 ans. La qualité
du service sera-t-elle la même ? Les ascenseurs seront-ils toujours
fonctionnels ? Les chambres seront-elles toujours dans un bon état de propreté
avec tous les équipements actuels ? Les visiteurs ne dormiront-t-ils pas
dans le hall, dans les allées et dans les chambres ? Les lits, les matelas
et les draps flanqués de la broderie "Hôpital Mère-Enfant" seront-ils
encore disponibles ? Ne seront-ils pas emportés par le personnel soignant,
les visiteurs ou les malades eux-mêmes, avec quelque fois la complicité des
gardiens/vigiles ? Les sages femmes garderont-elles toujours le sourire
devant les femmes souffrant des douleurs des contractions prénatales ? Le
restaurant de l’hôpital proposera-t-il toujours des mets succulents et riches
pour les nouvelles mamans ? Bref, ne tomberons-nous pas dans les travers
des autres centres hospitaliers tels que le CHU de Yopougon qui jadis, fut une
fierté pour l’Afrique de l’Ouest et fait aujourd'hui honte au pays en termes
d’infrastructure?
Pour ne pas tomber dans cette situation, voici 4 gestes simples que je propose:
1. Respectez les règles et consignes
S’il vous plait, pour une fois, pour une fois,
maintenons ce standard de façon continue. Cet hôpital est pour nos mamans, nos épouses, nos futurs
enfants et petits-enfants. "Maman Dominique" n’a pas fait cela pour elle mais
pour nous. Faisons tout pour le sauvegarder et le protéger. Je veux m’adresser
à toi. Oui toi ! Toi qui aime la facilité, les raccourcis et le désordre.
Toi le visiteur lambda, qui arrive toujours dernier mais qui veut être
reçu le premier. Pardon ! Que tu sois orienté aux urgences ou pas, pour
une fois, respecte les règles et les consignes établis dans cet hôpital. Fais ce qui
est demandé et ne fais pas ce qui ne t’est pas autorisé. Avant
de commencer à accuser les dirigeants et le corps médical de l’Hôpital
Mère-Enfant, s’il te plait, rassure-toi
que tu respectes leur travail et les règles en vigueur dans de leur milieu. Si
tu n’es pas prêt à respecter les règles, pardon, je te demande pardon, vas ailleurs avec tes millions. Ne viens pas nous embêter et "gâter" ce que les gens
ont construit. Si tu es trop fâché aussi, va construire pour toi pour imposer tes
règles.
2. Accentuer les contrôles
Aux responsables de l’hôpital. Je
proposerais que vous continuiez à surveiller et superviser les travailleurs
comme j’ai eu à le constater pendant mes deux visites. SUIVEZ, CONTRÔLEZ et si
l’on trouve quelqu'un qui ne fait pas bien son travail, RENVOYEZ-le. L’hôpital Mère-Enfant
ne doit pas être comme la fonction publique où on ne juge pas par la compétence
mais par la proximité (c'est mon ami ou c'est ma connaissance).
3. Privilégier la compétence
Que seules les personnes compétentes,
qualifiées et motivées à faire du bon travail soient maintenues à leur poste. Si nous voulons que l’Hôpital Mère-Enfant soit une référence en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest, chers
dirigeants soyez prêts à prendre des décisions courageuses et responsables. Ne
tombez pas dans le piège de la complaisance et de la négligence. Mettez toujours la compétence et l’amour du travail bien fait au centre de la politique de gestion. Le clanisme et
le tribalisme, bannissez-les.
4. Bannir la fraude et la corruption
Il faudra que le conseil
d’administration soit fort pour assurer que les fonds de l’hôpital ne sont pas détournés.
Tout faussaire doit être traqué jusqu'à son dernier retranchement comme un
bandit de grand chemin. L’argent de l’hôpital doit servir à l’hôpital et non à
des fins personnelles, politiques ou politiciennes. La corruption, la fraude et les détournements de fonds, bannissez-les. En tout cas, je le dis dès
maintenant haut et fort, soyons tous responsables. La gestion du bien public
commence par chacun de nous.
As-tu d’autres suggestions pour
que Mère-Enfant ne tombe pas en ruine et demeure une référence dans la prise en
charge des enfants et des mamans de la Cote d’Ivoire et au-delà, de l’Afrique de l’Ouest ?
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